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La mort de Marie-Thérèse Allier, directrice de la Ménagerie de verre

Fondatrice en 1983 de ce haut lieu de la création, elle a permis l’émergence de nombreux talents de la scène contemporaine. Elle est décédée le 26 mars, à l’âge de 91 ans.

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Publié le 29 mars 2022 à 16h25, modifié le 31 mars 2022 à 12h53

Temps de Lecture 4 min.

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Marie-Thérèse Allier, le jour de ses 91 ans, le 2 mars 2022, dans son bureau de la Ménagerie de verre, à Paris.

La chevelure rousse vaporeuse, le visage dissimulé derrière des lunettes épaisses en raison d’un problème à l’œil droit, Marie-Thérèse Allier, patronne de la Ménagerie de verre, haut lieu parisien de la création contemporaine depuis les années 1980, attirait irrésistiblement. Qu’elle vous invite à partager un morceau à la cantine ou vous accueille à la billetterie, elle concentrait autour d’elle une énergie puissante. Sa place de prédilection dans la petite salle de spectacle était sur le côté gauche du gradin, où on lui installait un siège avant que les lumières ne s’éteignent. Un brin de confort pour cette femme dont l’instinct et la témérité artistiques ont bouleversé la danse et le théâtre.

Lister les chorégraphes et metteurs en scène qui sont passés par chez elle est quasiment mission impossible tant elle a su surfer sur toutes les vagues esthétiques

Marie-Thérèse Allier est morte dans son sommeil samedi 26 mars, à l’hôpital Corentin-Celton, à Issy-les-Moulineaux, où elle avait été hospitalisée trois jours auparavant pour une grippe. Elle avait 91 ans. Jusqu’au bout, elle a dirigé sa Ménagerie. Vendredi 25 mars, elle envoyait encore un message d’encouragement au chorégraphe Alexandre Roccoli, artiste associé du lieu et très proche d’elle, pour la première de sa pièce Di Grazia, à l’affiche du festival Etrange Cargo.

Lister les chorégraphes et metteurs en scène qui sont passés par chez elle est quasiment mission impossible tant elle a su surfer sur toutes les vagues esthétiques. Des débuts de la danse contemporaine avec Daniel Larrieu, Régine Chopinot et Philippe Decouflé aux expérimentations de Jérôme Bel, Christian Rizzo, Raimund Hoghe ou Philippe Quesne, pas une signature n’a échappé à sa sagacité. « Toujours en éveil, Marie-Thérèse Allier vivait pour l’art, a commenté Jack Lang. Pugnace et téméraire, elle rendait l’impossible possible et avec elle, l’improbable devenait toujours réalité. Formidable dénicheuse de talents, féline au regard d’expert, elle découvrira toujours l’extraordinaire. »

« Laboratoire de création contemporaine »

Marie-Thérèse Allier est née le 3 mars 1931, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Elle y prend ses premiers cours de danse classique à l’âge de 5 ans. Huit ans plus tard, elle décroche le prix du conservatoire. Elle se distingue ensuite dans Les Ballets des Champs-Elysées. Elle nous confiait, en 2013, pour Télérama : « Mais à la fin, j’avais besoin de respirer. Le classique, c’est sublime, mais c’est un dressage. J’en ai souffert et j’ai eu envie de découvrir le contemporain. » Sa trajectoire bascule en 1983. « J’avais cette idée d’un lieu pour la danse, mais je ne savais pas encore exactement à quoi cela allait ressembler, racontait-elle. Je suis entrée dans ce qui était une ancienne imprimerie, quasiment abandonnée, dans ce 11arrondissement où je n’avais jamais mis les pieds. C’était une horreur absolue ! » Elle précisait : « Il faut dire que je venais des quartiers chics, de l’avenue Montaigne, que je quittais rarement. Alors, débarquer ici… » Elle ouvre en 1983 son « laboratoire de création contemporaine » qu’elle baptise la Ménagerie de verre en raison de ses immenses verrières.

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